Abu Bakr Naji
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Mar 06, 2009
Ouvrage traduit de l’arabe et publié par
EDITIONS DE PARIS
Préface de Jacques Heers
Ce livre parle de la façon dont les fanatiques musulmans pourraient réduire à merci et envahir les pays chrétiens, non par les armes mais par le terrorisme et divers procédés d’intimidation pour désorganiser la société, ruiner l’autorité, réduire à néant les forces de résistance et préparer une totale prise en mains, une gestion de la « barbarie » alors en place. Pouvons-nous penser que cela soit possible sans que l’ennemi, attaquant déterminé, ne soit d’abord accepté dans cet Etat pris pour cible ? Sans qu’il y trouve des complices, le ver dans le fruit ou, plus important sans doute, une forme d’inconscience ou de démission ? Or, cette confusion et cette manière de lâcheté intellectuelle qui refusent de voir où est le vrai, nous l’avons, en Occident et plus particulièrement en France, cultivée, choyée, pendant des siècles par le jeu d’alliances inconsidérées et de mises en condition souvent préparées par nos élites. Cela remonte, pour le moins, au temps de la mirifique alliance du roi très chrétien, roi de la France fille aînée de l’Eglise, avec les Turcs. À la mi-juillet 1543, la flotte ottomane fut accueillie en grande pompe à Marseille; une escadre franco-turque alla bombarder Nice et, le 13 octobre, deux cents galères s’ancrèrent devant Toulon livré corps et âmes, pendant six mois, aux janissaires qui firent la course aux esclaves dans l’arrière-pays. Pour se justifier, les agents du roi montèrent une grossière machine de propagande qui, depuis lors, n’a cessé d’empoisonner l’opinion: turco-manie i tous crins, fascination de l’Orient, images idylliques du sérail et du sultan; des Lettres persanes, du Mamamouchi de Monsieur Jourdain et des Indes galantes de Versailles à la belle et douce Aziyadé de Pierre Loti, tout à l’unisson.
Les Français n’ont porté aucun secours aux chevaliers de Malte assiégés par les Ottomans en 1465 et cette résistance des chevaliers hospitaliers, l’un des hauts faits de toute l’histoire militaire en Méditerranée, leur fut complètement étrangère : interdiction du roi. Ceux qui prirent le risque d’y aller furent condamnés et virent leurs biens confisqués. Nous étions aussi, et là encore de propos délibéré, absents à Lépante. Ce qui, histoire propagande oblige, fit dire que ce n’était qu’une toute médiocre victoire sur une toute petite escadre turque (deux cent cinquante grosses galères !) et surtout, puisque nous n’y étions pas, «une guerre pour rien ». Aujourd’hui encore, nos manuels d’enseignement n’en parlent pas, si ce n’est en quelques lignes perdues dans une sorte de fatras, pour ne pas en dire trop. Nous ne voulons toujours pas croire que l’offensive ottomane n’avait pas pour but le contrôle de quelques 11es de la mer orientale mais, bel et bien, la conquête de Rome. Le sultan le criait à ses troupes la veille de la bataille. Les Turcs vainqueurs à Lépante, les défenses de l’Italie s’effondreraient et Rome succomberait. Constantinople en 1453 et Rome, de la même façon, soumise au même sort, aux mêmes profanations, cent vingt ans plus tard! Le pape l’a dit et redit mais les Français n’en voulaient rien savoir.
Ils n’étaient pas non plus, en 1683, à la défense de Vienne, capitale d’un empire trop détesté. En 1854, premier coup d’éclat du règne. Napoléon III se joint aux Anglais et aux Turcs pour faire la guerre aux Russes qu avaient eu le front d’attaquer quelques provinces ottomanes et prétendaient faire croiser librement leurs navires en Méditerranée. De cette malheureuse campagne, où les Français et les Anglais perdirent ensemble plus de cent mille hommes, l’on fit un titre de gloire, honorée par de belles cérémonies et plusieurs baptêmes dans Paris: place et rue de Crimée, boulevard de Sébastopol. Qui pourrait oublier le zouave de l’Aima, héros débonnaire, les pieds dans l’eau?
1993, la Bosnie, 1999, le Kosovo: à deux reprises, guerre aux chrétiens serbes, orthodoxes certes mais chrétiens tout de même pour, en fin de compte, livrer une part des Balkans aux islamistes affirmés. De bons journalistes affirmaient alors, tout ordinaire ment, que les musulmans, qu’ils disaient « modérés », étaient plus fréquentables que ces chrétiens-là. Ils ne connaissaient donc pas Alija Izebegovic, auteur d’un livre qui parlait haut et clair de son désir d’instaurer en Bosnie une république islamique. Et de glorieux aviateurs bombardaient Belgrade de très haut. Accord parfait en France à l’époque. Mais l’on compte, aujourd’hui, ceux qui informent leurs lecteurs sur les monastères pillés et mis à bas, sur les crimes au nom de la religion, sur les misérables camps de réfugiés chrétiens en Serbie.
C’est un état d’esprit contre lequel il semble que l’on ne puisse rien. Et déjà l’on capitule. L’histoire des croisades n’est plus vrai ment enseignée à l’Université et n’est plus sujet de recherches, sinon par ceux qui proclament à l’avance leur dessein de condamner les Francs. Ces derniers temps, nombre de journalistes et quelques historiens même, qui se disent bien informés, veulent nous faire croire que le jihad, cette guerre sainte prêchée aux musulmans et, en bien des temps, imposée comme un devoir, n’avait été qu’une riposte aux croisades. C’est ne rien en savoir ou avoir tout oublié. Ou, plutôt, prendre la « cible » pour ce qu’on voudrait qu’elle soit. La première croisade ne fut rien d’autre que la dure aventure de foules innombrables de pèlerins qui voulaient prier librement à Jérusalem. Non du tout une guerre sainte, puisqu’ils n’avaient jamais entendu parler de l’Islam et n’en pouvaient rien connaître ; et leurs chefs pas davantage. La guerre sainte musulmane, elle, fut bien réelle et s’est faite, non dans les années 1100 mais quelque quatre cents ans plus tôt, très peu de temps après l’Hégire. Les Arabes ont pris Ctésiphon, capitale des Perses sassanides en 634. Deux ans plus tard, ils remportaient l’éclatante victoire de Yarmouk contre les Byzantins et soumettaient la Syrie et la Palestine, avant d’occuper l’Égypte, en 642, sans doute sans trop de mal mais, là aussi, par la force des armes. Il leur fallut trois campagnes pour chasser les Byzantins de Carthage et, par deux fois, ils échouèrent à prendre Constantinople. La conquête de l’Afrique du Nord, face aux tribus berbères, chrétiennes ou juives, résolument hostiles, acharnées à défendre leurs libertés et leur foi, leur a coûté plus d’un siècle d’efforts et de graves revers.
On veut oublier ce long passé guerrier et, en tout cas, nous faire croire que nos forces de dissuasion nous mettent à l’abri d’une attaque armée. Et nous devons aussi penser que les actes de terrorisme ne concernent que quelques sectes ou sociétés isolées et ne répondent à aucun plan d’ensemble. Au moment même où l’on apprend que les maîtres de la King Fahd Academy, fondée à Londres en 1985 par le gouvernement saoudien, décrivent les juifs comme des singes et les chrétiens comme des porcs (Times du 6 février 2007), certains commentateurs, dans les journaux insoupçonnables de complicité ou à une radio bien française, interprète du pays réel, affirment qu’il n’existe aucune formation religieuse ou politique qui songerait à établir en France une République islamique et y travaillerait déjà. Le livre, Gestion de la barbarie, nous donne la vraie réponse.
Jacques Heers
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Avertissement du traducteur
«Occidentaux, vous devez lire ce livre » C’est le conseil que donnait Lyautey à propos du Mein Kampf de Hitler. Parce qu’il savait, lui, que l’avenir des Occidentaux, y compris des Français — et, par-delà, celui du monde — s’y trouvait annoncé crûment. Noir sur blanc.
C’est le conseil, voire l’adjonction, que nous donnons en publiant Gestion de la barbarie. Les éditeurs français de Mein Kampf à l’époque, expliquaient qu’ils avaient maintenu dans ce livre des chapitres de moindre intérêt pour les Français et les Occidentaux « et aussi des petites longueurs, des redites et de lourdes démonstrations qui étonnent notre esprit latin clair et prompt ».
Nous avons procédé de la même façon pour Gestion de la barbarie où les longueurs, les redites, les lourdes — mais significatives — démonstrations ne manquent pas. Et si nous avons consenti à quelques coupures, c’est dans les innombrables et répétitives exaltations d’Allah et de Mahomet.
La lecture de ce livre d’Al-Qaïda n’est pas une lecture facile. Mais elle est essentielle et, à bien des égards, vitale. Tout y est dit sans équivoque. Avec une précision clinique qui fait froid dans le dos. On nous y décrit le sort qui doit être réservé à l’Occident en général et à l’Occident chrétien en particulier. Les consignes que donne, les tactiques que l’on y propose, les « recettes » que l’on y énumère ont, pour certaines, déjà été appliquées, d’autre sont en application au moment même où nous écrivons, d’autres encore sont en gestation.
Ce texte, jamais traduit en français, a été longuement étudié par le Combating Terrorisrn Center de West Point (le Saint-Cyr américain) et l’Olin Institute For Strategic Studies d’Harvard, vigilants observateur de la menace islamiste. Dans l’esprit même du philosophe chinois Suri Tzu : « Si tu connais ton ennemi et si tu te connais toi-même, ta victoire ne fera aucun doute. Si tu connais le Ciel et si tu connais la Terre, tu peux faire que ta victoire soit encore plus complète.»
Gestion de la Barbarie relève de ce que les idéologues du jihad appellent des « études stratégiques ». À savoir des essais qui ont pour objet d’analyser les forces et les faiblesses du jihadisme comme les forces et les faiblesses de ses ennemis : les États-Unis et leurs alliés, pour faire court. À ce titre, Gestion de la barbarie « révélée » par l’Olin Institute For Strategic Studies, est un livre qu’il convient de faire connaître à un maximum de gens. Et d’abord à nos gouvernants bien souvent négligents à l’égard de tels travaux jugés rébarbatifs.
Le Combating Terrorism Center note: «Une raison de la négligence des travaux de ce genre tient au fait qu’ils sont écrits en arabe et qu’ils sont d’une taille importante. Et ils sont beaucoup plus difficiles à traduire que les diatribes habituelles de Ben Laden et des autres leaders de premier plan. À la différence de ces diatribes destinées au plus grand nombre, les textes stratégique jihadistes exigent des traducteurs connaissant bien les études stratégiques occidentales (dont les islamistes s’inspirent lourdement), l’histoire et la théologie médiévales islamiques et leurs développements contemporains. La récompense, après avoi dépassé ces obstacles, est incommensurable : ces travaux jihadistes sont intelligents (et diaboliquement intelligents), ce sont des manuels d’insurrection globale rédigés par des penseurs particulièrement doués. La question peut se poser de savoir si ces textes guident les actions des jihadistes de terrain. Ce qui est sûr, en revanche, c’est qu’ils sont lus et étudiés par l’intelligentsia jihadiste et qu’ils sont la meilleure des sources pour comprendre la nature intrinsèque du mouvement jihadiste.»
Qui est «Abu Bakr Naji », l’auteur de Gestion de la Barbarie? Il est fort probable que ce nom soit un pseudonyme collectif. D’autres essais, signés par le même «Abu Bakr Naji » ont été publiés sur le magazine internet d’Al-Qaïda, Sawt al-Jihad. Pseudonyme collectif ou individualité, « Abu Bakr Naji» est, en tout état de cause, l’un des penseurs les plus importants du mouvement jihadiste avec Ayman al-Zawabiri (auteur de Combattants sous la bannière du prophète), Abu Qatada (auteur de Entre deux méthodes) et Abu Mus’ab al-Suri (auteur d’Observations sur l’expérience jihadiste en Syrie.
Que dit Abu Bakr Naji? Qu’il ne croit pas que le mouvement jihadiste peut vaincre les États-Unis via un affrontement frontal mais qu’il peut le faire au prix d’une guerre planétaire et terroriste. En propageant partout la peur, la mort, la haine, en frappant les alliés — musulmans et non-musulmans — des infidèles, en ruinant les économies des puissances occidentales, se mettra en place une barbarie (nous aurions pu aussi bien traduire le titre arabe par Gestion de la sauvagerie) que les jihadistes auront à gérer. Et c’est de cette gestion (ce management en anglais), étape indispensable, qu’émergera le califat, la victoire d’Allah, le règne de l’Oumma.
Les actions terroristes tous azimuts, explique — et veut démontrer — Abu Bakr Naji, créeront un tel sentiment d’insécurité que des régions entières, des régions « barbares », des régions «sauvages », seront abandonnées aux jihadistes qui s’appliqueront alors à les gérer, appelés à le faire — suppliés de le faire — par les populations (musulmanes mais aussi non-musulmanes) hébétées de terreur et avides d’un retour à l’ordre. Une fois l’ordre islamique, l’ordre de la charia, rétabli, la marche vers le califat coulera de source.
Une illusion jihadiste ? Pas vraiment. Souvenons-nous qu’après les attentats islamistes de Madrid, une majorité d’Espagnols ont renvoyé le très pugnace Aznar pour se jeter dans les bras de Zapatero qui leur promettait d’acheter leur sécurité — leur dhimmitude en fait — en se rangeant aux exigences jihadistes : le retrait des forces espagnoles engagées en Irak.
Abu Bakr Naji parle beaucoup de l’Arabie Saoudite, de l’Afrique du Nord, du Nigeria, du Pakistan, de la Jordanie, du Yémen, de l’Irak, zones privilégiées, zones prioritaires, pour la mise en jambe de la conquête islamiste. Mais il n’en oublie pas pour autant le reste du monde avec une profession de foi tranquillement assénée: c’est par la guerre et la guerre seulement que l’islam vaincra et non, comme le prétendent certains dévoyés (les taghout) par des moyens pacifiques à la Gandhi (personnage pour lequel il a le plus grand mépris).
On lira aussi avec intérêt ce que Abu Bakr Naji écrit de l’utilisation des médias et de l’opinion publique, explicitant bien qu’il y a là un «ventre mou» qu’il convient de manipuler intelligemment. La méconnaissance de la menace islamiste et ce tabou suicidaire de s’interdire tout amalgame entre « islam » et «islamisme » sont les meilleurs alliés des théoriciens du jihacl. D’un côté, des combattants prêts à tout — et d’abord au pire — pour imposer la loi de l’Oumma. De l’autre, des peuples fatigués et des gouvernants sans réelle volonté politique. D’un côté, la barbarie comme moyen de conquête. De l’autre, un mol endormissement...
Occidentaux, vous devez lire ce livre ! Pour que personne ne vienne nous dire quand il sera trop tard : «Nous ne savions pas... »
A. S.
N.B. Pour commander ce livre, envoyer un chèque de 24 euros aux:
EDITIONS DE PARIS, 13 rue Saint-Honoré, 78000 Versailles – France.
L’ouvrage vous sera envoyé franco de port.
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